Véronique Seu Vial

Passage à l’école de «Sèvres», aux Beaux Arts de Versailles puis d’Angers, formation chez Pierre Mestre (Potier Sculpteur), apprentissage du tournage chez des artisans.
Devenir architecte et rester dans un milieu urbain ou travailler dans la terre et m’inspirer de mon environnement ? Mes souvenirs de l’amour que portait mon grand-père aux jardins, aux animaux et à la nature m’ont fait choisir les grands espaces. Et si le doute, aussi fugace soit-il, m’avait effleuré, les campagnes de la Drôme auraient achevé de me convaincre. Mes enfants sont nés ici, c’est dans cette harmonie que s’ébauchent et se concrétisent mes projets.

Là débute mon corps à corps avec la terre. L’expression de mes envies est passée par le tissage de multiples couleurs et le modelage de toute les matières, au travers du «grès», du «raku» explorés pendant 10 ans, au fil des pièces déchirées, émaillées et noircies par les végétaux. Sans oublier de mentionner le partage, l’apprentissage et l’échange vécus au gré des cours dispensés.

Puis vint le moment d’aborder la faïence, délier une palette de couleurs élargie, une vision de l’utilitaire différente, abandonner le tour, joindre l’utile à l’agréable en vue de simplifier mes pièces au maximum pour trouver l’élégance sans léser le graphisme. Le fruit de recherches sur l’écriture inspirées par Alechinsky, Dotremont… vient orner ces pièces.

Et quand le besoin de silence absolu se fait sentir, histoire de disparaître dans la terre, je travaille des pièces de grandes dimensions. Alors se noue le travail de création, dans la répétitivité des gestes, la disparition dans le mouvement. Pour dépasser la technique et créer sans le faire de façon déterminée, pour libérer la dextérité des mains quand la forme est décidée, laisser cheminer recherche et méditation pendant le temps nécessaire. Telles sont les sources d’inspiration du thème de cette expo «graine de terre – graine de femme», ou quand la naissance des volumes et l’épanouissement personnel se lient au gré des saisons et au fil des années. Une renaissance de chaque jour, par et pour la terre.

L’équilibre réside dans chaque regard; il suffit d’ouvrir les yeux, tout est là.